Wim Vermeir
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2020 était l'année du virus, 2021 sera celle du vaccin !

Retour sur 2020, une année historique

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L'année 2020 peut d'ores et déjà être qualifiée d'historique. La pandémie de Covid-19 a nécessité la prise de mesures inédites, mais nous a aussi gratifié de quelques nouveaux mots bulle et skypéro. L'impact sur l'économie est, vous vous en doutez, dramatique : pour 2020, nous tablons sur un ralentissement de la croissance de l'ordre de 7,5 %, et ce, malgré une reprise plus marquée que prévu au troisième trimestre.

Cependant, si l'on examine les marchés des actions, les dégâts sont plutôt limités. Les actions européennes affichent une légère perte d'environ 5 % depuis le début de l'année. Outre-Atlantique, les voyants sont au vert, avec une progression de plus de 10 % (voir graphique 1).

 

Graphique 1 : Performances des marchés des actions en 2020 (Source : Refinitiv, AG)

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Dans notre article précédent, nous évoquions déjà deux explications importantes de ces performances inattendues. Tout d'abord, la politique monétaire des banques centrales, qui maintient les taux d'intérêt à un niveau plancher tout en injectant de l'argent dans l'économie et les marchés financiers. Ensuite, les entreprises ont pu, grâce à un recours massif au télétravail, rester actives et ainsi afficher de meilleurs résultats qu'initialement prévu.  Au final, les entreprises européennes ont pu conserver quelque 65 % des bénéfices de l'année dernière.

Par ailleurs, depuis début novembre, les nouvelles sont bonnes sur le front des vaccins : quatre entreprises pharmaceutiques sont bien avancées dans le développement d'un vaccin et, dans l’Union Européenne, les premières vaccinations sont prévues pour début 2021, bien plus rapidement que prévu. Autre scénario de rêve pour les investisseurs : un retour au calme à la Maison Blanche avec l'élection du Démocrate Joe Biden contrebalancée par l'influence modératrice d'un Sénat aux mains des Républicains.

 

Perspectives pour 2021 : du positif sur le long terme pour les actions...

Si au cours du semestre écoulé, les bourses ont déjà fait une remontada spectaculaire,  nous pensons que 2021 restera encore favorable aux actions. Trois facteurs expliquent notre optimisme : la poursuite de la reprise économique grâce à la faiblesse des taux, le déploiement des vaccins et le plan de relance européen. Nous prévoyons une croissance soutenue d'environ 4,5 % en 2021 et de 3,5 % en 2022, boostée par les consommateurs qui voudront dépenser l'argent qu'ils auront économisé pendant la crise du coronavirus et par les plans d'investissement des gouvernements nationaux et européens.

Cette croissance économique sera également positive pour les bénéfices des entreprises, avec une progression de 40 % pour les actions européennes en 2021. Le rendement des dividendes - de plus
​de 2,5 ​​% - apportera également un soutien dans ce contexte actuel de faiblesse des taux d'intérêt.

Toutefois, après cette forte hausse en novembre, les marchés se sentent pousser des ailes. Ils deviennent dès lors plus sensibles aux déceptions et aux corrections intermédiaires, notamment en cas de retard dans le développement ou la distribution du vaccin, d'apparition de nouveaux foyers d'épidémie ou de méfiance dans le chef des consommateurs ou des entreprises.  

Dans nos portefeuilles d'actions, nous avons dès lors partiellement réduit la surpondération des actions Growth - qui avaient fortement progressé - au profit d'actions Value dont la valorisation est moins chère. Ces dernières ont généralement un caractère plus cyclique que les actions Growth, ce qui leur permet de profiter davantage de la reprise économique.

 

... mais un potentiel limité pour les obligations

Les interventions des banques centrales ont un prix : les taux d'intérêt sont tombés à des niveaux historiquement bas. Et la situation n'évoluera pas du jour au lendemain : en effet, les banques centrales ne veulent pas mettre en péril la reprise économique. En d'autres termes : ne vous attendez pas à des rendements élevés au niveau des obligations en 2021.

Dans ce segment, nous continuons à privilégier les obligations d'entreprises de qualité supérieure. Certes, le spread (le rendement supplémentaire d'une obligation d'entreprise par rapport à une obligation d'État) s'est sensiblement contracté depuis la correction de mars (voir graphique 2), mais nous pensons tout de même que les obligations d'entreprises restent le bon choix dans le contexte actuel, que ce soit sur le plan économique ou des taux d'intérêt.

 

Graphique 2 : écart de rendement entre les obligations d'entreprises et les obligations d'État (Source : Refinitiv, AG)

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Dans le cadre de notre portefeuille Branche 21, nous investissons non seulement dans des obligations, mais aussi dans des prêts directs illiquides. Il s'agit de prêts défensifs aux organismes gouvernementaux, de projets d'infrastructure et de prêts immobiliers. L'illiquidité relative de cette classe d'actifs offre un rendement supplémentaire, mais elle s'inscrit parfaitement dans les objectifs de placement d'un assureur qui investit principalement à long terme parce que ses engagements envers ses clients sont également de longue durée. Nous pouvons de la sorte générer des rendements supplémentaires en toute sécurité.

 

Prise en compte des risques sociaux

Ces engagements à long terme sont aussi la raison pour laquelle nous attachons une grande importance au caractère socialement responsable et durable de ces investissements. Investir avec prudence, cela signifie également prendre en compte les risques sociaux, notamment en matière d'environnement, d'évolution sociale et de bonne gouvernance. Il s'agit souvent de risques qui ne se manifestent qu'à long terme, comme le changement climatique ou les inégalités croissantes dans le monde.  L'évaluation de ces risques dans nos décisions d'investissement est donc à la fois une forme de gestion des risques et de responsabilité sociale.

En tant que signataire des Principles of Responsible Investment, AG mène, depuis quelques années déjà, une stratégie d'exclusion de certaines activités (telles que le charbon, le tabac et les armes) et d'intégration de facteurs de durabilité dans toutes ses décisions d'investissement. Cette approche se reflète également dans les chiffres.

Deux milliards d'euros ont été investis dans des travaux d'infrastructures durables (transports publics, bâtiments publics, hôpitaux) et 400 millions d'euros dans les énergies renouvelables. Enfin, 3,7 milliards d'euros ont été investis dans la construction de logements sociaux.

Le développement durable restera certainement un thème d'actualité à l'avenir, notamment parce que plus d'un tiers du grand plan de relance européen de 750 milliards d'euros sera consacré à la transition vers les énergies vertes.

Nous vous souhaitons d'ores et déjà une année 2021 placée sous le signe du bonheur et de la durabilité et de bonnes fêtes... dans votre bulle ou via skypéro. 

Stay safe !

Wim Vermeir

9 décembre 2020


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