Comment expliquer le pessimisme des marchés ?
Nous pouvons actuellement observer quatre tendances qui influent le sentiment.
- Pour commencer, l’incertitude politique reste importante. Les semaines à venir s’annoncent chargées, avec l’affrontement budgétaire annoncé entre l’Italie et la Commission européenne, les négociations relatives au Brexit, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis et d’éventuels prélèvements supplémentaires sur les importations.
- De plus, personne ne peut nier que l’économie mondiale commence à ralentir. Principalement dans la zone euro et dans les marchés de croissance, de plus en plus d’indicateurs attestent d’un affaiblissement de la croissance. Pour le moment, les Etats-Unis profitent encore de la réforme fiscale du Président Trump, mais le ralentissement sera là aussi inéluctable l’année prochaine. La menace d’une guerre commerciale pèse également sur la confiance des entrepreneurs, ce qui pourrait les inciter à annuler certains investissements, une décision qui aurait à son tour un impact sur la vigueur de la croissance.
- Le dernier trimestre s’est également caractérisé par des résultats d’entreprise décevants. L’annonce de chiffres décevants est essentiellement venue des filières industrielles (songeons à Philips, Caterpillar, Volvo…). Les raisons invoquées portaient bien souvent sur un ralentissement de la croissance dans les marchés porteurs et une pression sur les marges bénéficiaires.
- Enfin, la hausse de taux d’intérêt aux Etats-Unis a également pesé sur le sentiment. La Banque centrale américaine a déjà relevé son taux à court terme à 2,25 %, ce qui a également poussé le taux à dix ans au-delà des 3 %. Les incitants fiscaux menacent l’économie américaine de surchauffe, ce qui devrait vraisemblablement inciter la Banque centrale à encore relever son taux. La période caractérisée par la notion de TINA (There Is No Alternative) arrive donc à son terme. Les actions étaient la seule classe d’actifs qui permettait aux investisseurs d’encore entrapercevoir la possibilité de rendements supérieurs à l’inflation. Avec la hausse de taux, il n’y a plus de rendement réel négatif sur les liquidités, en tout cas déjà aux Etats-Unis, ce qui signifie que les investisseurs ne sont plus obligés d’investir tout ce qu’ils ont.