Scénario de base : vers une période prolongée de croissance plus faible et d’inflation plus élevée
Conformément à ses déclarations préliminaires sur l'impact économique du conflit en Ukraine, la BCE (Banque Centrale Européenne) a révisé modérément ses prévisions de croissance à 3,7 % (-0,5 %) en 2022, 2,8 % (-0,1 %) en 2023 et 1,6 % (inchangé) en 2024, et a relevé ses prévisions d'inflation à 5,1 % (+1,9 %) en 2022, 2,1 % (+0,3 %) en 2023 et 1,9 % (+0,1 %) en 2024. Le scénario de base suppose que les perturbations actuelles de l'approvisionnement énergétique et la baisse de confiance sont temporaires et que les chaînes d'approvisionnement mondiales se rétablissent. Toutefois, la BCE a également élaboré deux autres scénarios. Un « scénario défavorable » et un « scénario sévère », qui diffèrent en termes de sanctions, de commerce, de confiance et de perturbation de l'approvisionnement énergétique. Par rapport au scénario de base actualisé, l'impact serait surtout négatif en 2022, partiellement négatif en 2023 et même légèrement positif en 2024. La BCE ne mentionne nulle part une stagflation ou une récession. Cela peut sembler optimiste, mais il ne faut pas oublier que l'économie européenne a surmonté la pandémie beaucoup plus solidement que prévu et a fait preuve d'une grande résilience, grâce aux mesures de soutien que les gouvernements européens semblent avoir à nouveau en préparation. Nous sommes un peu plus prudents que la BCE, en supposant une période prolongée de croissance plus faible et d'inflation plus élevée ("slowflation"). Selon nous, les conséquences de la guerre en Ukraine pourraient être plus importantes au cours des deux prochaines années, avec un impact négatif sur la croissance (-1 % en 2022 soit 3 % ; -0,5 % en 2023 soit 2 %) mais positif pour l'inflation (+3 % en 2022 soit 5,5 % ; +0,5 % en 2023 soit 2,5 %).