Dernière Modification :
18 janvier 2022
GAFA(M), FAANG et NATU : que signifient ces termes ?
Le terme GAFA(M) est un acronyme qui désigne ces grandes sociétés technologiques américaines, ces géants que sont devenus Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Apparu il y a une dizaine d'années, cet acronyme a depuis lors vu naître plusieurs variantes. Vous entendez ainsi parler, depuis peu, des FAANG, le même acronyme mais dans un ordre inversé, qui inclut Netflix. Autre petit dernier en date ? NATU, le nouvel acronyme pour le quatuor Netflix, Airbnb, Tesla et Uber. D'autres abréviations sont également apparues pour définir les géants technologiques asiatiques et russes.
Aux quatre coins du monde, on s'apprête à faire face à la propagation rapide du variant Omicron et aux conséquences d'une cinquième vague annoncée. Ces entreprises sont-elles immunisées contre le Covid ?
Les chiffres caractérisant ces entreprises colossales sont édifiants. Saviez-vous que la capitalisation boursière des GAFA(M) était plus importante que le PIB de l'Allemagne ? N'ayant, jusqu'à présent, aucun concurrent direct dans leur secteur d'activité, ces entreprises occupent un (quasi-)monopole et peuvent imposer sans peine les prix de leurs produits et services fournis. Résultat ? Des bénéfices mirobolants.
Sur ces deux dernières années, la croissance du prix de ces actions (voir graphique) présente aujourd'hui 58 % de performance supplémentaire par rapport au S&P 500, l'indice basé sur les 500 sociétés ayant les plus grandes capitalisations boursières aux États-Unis.
Un écart évocateur, qui s'est donc creusé tout au long de la pandémie. La crise liée au coronavirus a ébranlé la planète entière, poussant la population à se confiner pour se protéger, mais surtout à se connecter pour travailler, se divertir ou… consommer ! Vous l'aurez compris, les GAFA(M) sont sorties gagnantes de la crise. L'avenir nous dira si ces sociétés seront capables de se renouveler dans l'après-pandémie, à l'instar de Microsoft qui s'impose aujourd'hui comme l'un des acteurs majeurs dans les applications liées au 'cloud' (ensemble de serveurs sur lequel les applications et les données sont stockées).
Une des conséquences de ces capitalisations élevées est aujourd'hui le poids qu'occupent ces géants dans les indices. À elles seules, les GAFA(M) représentent 25 % de l'indice S&P 500, autrement dit un quart des grosses capitalisations américaines. Ces 5 entreprises représentent également plus de 50 % du NASDAQ, l'indice des valeurs technologiques.
Aucune concurrence ne vient pour l'heure ébranler, de près ou de loin, ces géants ?
Je nuancerais en répondant que des risques peuvent peser sur ces grandes valeurs technologiques. Vous souvenez-vous de la panne généralisée de Facebook (incluant WhatsApp, Messenger et Instagram), en octobre 2021 ? Des dizaines de millions d'internautes se sont retrouvés, durant 5 heures, bien seuls face à leur écran. Sans surprise, cette panne a profité à d'autres services de messageries en ligne tels que Twitter ou TikTok, qui annonçaient en temps réel un grand flux de nouvelles inscriptions. Panne ou pas, c'est le jeu de la concurrence : des nouveaux venus, tels qu'Alibaba ou Tencent essaient par tous les moyens de faire de l'ombre et d'avaler une part toujours plus grande du gâteau.
Le niveau de valorisation de ces entreprises est donc certainement à tenir à l'œil ?
La valorisation de ces sociétés 'stars' se base sur l'actualisation des bénéfices futurs. Lorsque les taux d'intérêt augmentent, la valorisation de ces entreprises diminue, leur faisant perdre une partie de leur attractivité pour les investisseurs. Jusqu'à présent, grâce à la quantité gigantesque de liquidités injectées par les banques centrales sur les marchés, les actions de ces géants sont devenues des sortes de valeurs-refuges, à l'instar de l'or ou du franc suisse il y a quelques années, dans lesquelles on investit dès que le risque diminue sur les marchés. Mais depuis quelques semaines, les banques centrales semblent bien décidées à refermer petit à petit le robinet des liquidités. Comment vont alors réagir le cours de ces actions ?
De plus, l'étau se resserre sur la fiscalité de ces géants du numérique. Le G20 a en effet approuvé, en septembre 2021, l'application dès 2023 d'une imposition de 15 % pour les entreprises générant un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros minimum.
Comment AG évalue-t-elle la place à accorder aux actions des GAFA(M) dans ses différents portefeuilles ?
Depuis plusieurs mois, nos gestionnaires spécialisés dans les actions mondiales ont décidé de réduire le poids des actions de ces grandes sociétés technologiques dans leur portefeuille. Ils considèrent que la valorisation de ces actions est très élevée. Même si elle a coûté un peu de performance sur nos fonds, c'est une décision prudente de nos gestionnaires dont l'objectif est d'obtenir des rendements cohérents à long terme.